Quand une friche redevient un vignoble, avec l’arbre et la manière

Virant bucherons, un couple de vignerons se démène pour que sa parcelle de cru du Muscadet ne soit pas engloutie par les parcelles abandonnées dans le Nantais. Une lutte pied à pied, tout en préservant l’essence devenue forestière de ce lieu.

« L’intérêt du Muscadet, c’est qu’il a déjà une histoire. Il n’y a pas tout à écrire, il faut juste mettre en ordre » explique Vincent Barbier. – crédit photo : Alexandre Abellan

Un terroir forestier et un travail de titan. Se taillant des parcelles pour la vigne dans une friche devenue moins viticole qu’arboricole (les ronces se disputant aux bouleaux), les néovignerons nantais Vincent Barbier et Cécile Perraud viennent d’abattre un travail peu banal ce millésime 2024 : retirer les fils et poteaux survivants, passer au broyeur forestier puis au décompacteur permettant l’implantation de vignes en 2025, tout en conservant des arbres, des chemins et des bois. De quoi dénoter alors que l’agroforesterie a de plus en plus tendance à ronronner dans le vignoble, les projets mettant en place de simples haies ou quelques arbres fruitiers devenant un gimmick récurrent dans la communication de la filière. Au domaine des trois toits, on n’aime pas parler d’agroforesterie, mais on s’inscrit clairement parmi ses fervents précurseurs pour adapter le vignoble au changement climatique. Mais aussi transformer des dangers, comme la pression urbaine, en opportunités.

Source : Vitisphère le 05 novembre 2024